Τετάρτη 27 Ιουνίου 2007

Notre soeur Athina - Poème

Auteur: Yorgos Kouloukis Date de publication: 04.08.2004 13:28
Le soleil va se lever
Des poitrines qui gémissent
Le soleil va se lever
Des prisons et des précipices
Comme les fourmis qui sortent
De leurs galeries souterraines
Un soleil quadrangulaire
Les gueules des canons
Ne pourront pas l'abattre Ils le visent à l'arc de son sourcil
Mais ils ricochent sur sa pierre d'angle
Des hommes valeureux vont se lever des replis de ma souffrance
Des hommes aux larges paumes
Ils soulèveront sans peine nos rêves les plus pesants
Inscrivant au fronton du jour:
Nous voulons vivre
De nos poitrines martyrisées sortiront des violons
Les barbelés se changeront en cordes de harpe
Et nos os troués en flûtes de berger
Pour ouvrir une gigue effrénée
Nous épousons la vérité
Nous épousons la terre
La dédaignée et pourtant l'unique
Nous épousons son rire
Son lait ses veines
Avec ses enfants

L'aube s'était levée
Quand ils emmenèrent notre sœur Athina
A l'exécution
La veille nous lui avions porté deux oranges
Elle n'avait osé y toucher
Y posant seulement ses lèvres avec dévotion
Comme si ces fruits renfermaient
Tout le printemps
Toute la jeunesse pulpeuse du monde
Puis elle les avait enfouies dans sa poitrine
A l'autre bout de la geôle
La mort s'était blottie
Comme un chien effrayé
Athina lui criait : Viens donc ! Tigre, Black, Sultan
Essayant de trouver
Le nom de chien qu'elle pouvait porter
Viens donc ! Je vais te montrer les traces de la vérité
Viens flairer ces oranges Que j'ai dans ma poitrine
L'aube s'était levée
De dix salves ils transpercèrent
Une poitrine immense
Sans remarquer
Les oranges qui éclataient
Dont le jus se mêlait au sang
Et les pépins trouvèrent une terre noble
Qui se couvrit bientôt d'orangers
Pour donner à profusion leurs fruits
En l'honneur de la Première Symphonie !

© Yorgos Photinos / Kouloukis
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